Crash du Rio-Paris : Air France et Airbus relaxés

Crash du Rio-Paris : Air France et Airbus relaxés

Malgré des défaillances et des fautes, le tribunal a relaxé la compagnie et l'avionneur.

Publié le 18-04-2023 par Esther Buitekant

Responsables mais pas coupables


Bientôt 14 ans après la catastrophe du vol AF 447 Rio-Paris qui avait fait 228 personnes victimes le 1er juin 2009, le tribunal correctionnel de Paris vient de relaxer Air France et Airbus. Si le tribunal a bien estimé que des 'fautes' avaient été commises, le jugement a considéré qu'aucun lien de causalité certain' avec l'accident n'avait 'pu être démontré'. Poursuivis pour 'homicide involontaire, l'avionneur et la compagnie encouraient 225.000 euros d'amende. En dépit de cette relaxe, les deux groupes ont toutefois été reconnus civilement responsables. Le tribunal a jugé que leurs 'fautes', notamment le gel des sondes Pitot et le manque de formation des pilotes sur l'attitude à adopter en cas de décrochage de l'avion, avaient conduit à une 'perte de chance' pour l'équipage et les passagers. Airbus et Air France vont donc devoir indemniser les familles des victimes. Le constructeur a estimé que cette décision était 'cohérente' avec le non-lieu prononcé à la fin de l'instruction, en 2019. Prenant acte du jugement, la compagnie a pour sa part exprimé 'sa plus profonde compassion à l'ensemble de leurs proches.'


La colère des familles


Le verdict a été accueilli au son d'un grand 'Non !" collectif, émanant du banc des parties civiles. 'Nous attendions un jugement impartial, ce n'a pas été le cas. Nous sommes écoeurés', a réagi Danièle Lamy, présidente de l'association Entraide et Solidarité AF447 et mère d'une des victimes. 'Il ne reste de ces quatorze années d'attente que désespérance, consternation et colère', a-t-elle ajouté. Un sentiment partagé par Denis Linguet, vice-président de l'association. 'C'est un jour de deuil [...] Il y a eu une volonté de relaxe afin de ne pas entamer la réputation de deux fleurons européens. [...] Notre combat s'arrête aujourd'hui. Notre engagement a été vain mais reste légitime.'

 

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