Crash du Paris-Le Caire d'EgyptAir : l'équipage à nouveau mis en cause

Crash du Paris-Le Caire d'EgyptAir : l'équipage à nouveau mis en cause

Les familles des victimes françaises espèrent toujours la mise en examen de la compagnie aérienne, alors que la responsabilité de l'équipage dans la catastrophe semble aujourd'hui établie.

Publié le 10-11-2023 par Esther Buitekant

Un incendie dans le cockpit lié à une cigarette


Le 19 mai 2016 un Airbus A320 de la compagnie EgyptAir entre Paris et Le Caire s'écrase en pleine mer Méditerranée au large de la Crète. Il n'y aucun survivant parmi les 56 passagers et 10 membres d'équipage. Les familles des 15 victimes françaises ont été reçues jeudi 9 novembre au tribunal de Paris par les experts et la juge d'instruction, Candice Daghestani. Depuis la dernière réunion en 2017, l'enquête pour déterminer les causes de la catastrophe a permis de mettre clairement en évidence les graves manquements de l'équipage. 'Nous savons aujourd'hui que le crash est lié à un incendie causé par une fuite d'oxygène dans le cockpit. Nous avons aussi la confirmation de manquements sur toute la chaîne de maintenance.', explique Julie Heslouin, l'une des responsables de l'association des victimes du vol EgyptAir MS804, qui a perdu son père et un frère dans l'accident. Selon un rapport rendu en juin 2021 qu'a pu consulter Le Figaro, la chute de l'avion a été provoquée par un incendie causée par une fuite du masque à oxygène d'un des pilotes et une cigarette fumée dans le cockpit. 


 'Cela dénote un niveau de décontraction particulier'


L'analyse des boîtes noires a permis de reconstituer dans le détail le déroulement de la catastrophe. L'équipage, très décontracté, écoute de la musique dans le cockpit. Le personnel navigant commercial entre et sort régulièrement de la cabine de pilotage. 'Cela dénote un niveau de décontraction particulier qui n'est pas la caractéristique d'un équipage entièrement impliqué dans la conduite de son vol', observent les experts français. Puis aux rires et aux cigarettes succède une fatigue intense que les pilotes expriment à plusieurs reprises. Le bouton rotatif 'Emergency overpressure knob' est ensuite activé de manière involontaire, probablement par 'les nombreuses manipulations des personnes présentes dans le cockpit' alors qu'un pilote demande à une hôtesse de lui apporter un oreiller pour dormir, ce qui est formellement interdit dans la cabine de pilotage. EgyptAir de son côté a toujours privilégié, sans preuves pour l'étayer, la thèse d'un acte terroriste. 

 

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