Couvre-feu, en six lettres : suaire !

Jean Brousse

CHRONIQUE. Ingénieur, éditeur, observateur attentif des sociétés, du monde et des gens, Jean Brousse, corrézien, bretteur de mots, a publié "Deux mois ferme", collection de ses chroniques quotidiennes du confinement. Il tiendra dans La Tribune une revue du couvre-feu, intitulée comme il se doit Feux de... brousse.

Publié le 19-10-2020 par Jean Brousse

Couvre-feu en six lettres ? Suaire (Michel Laclos, mots croisés) Suaire : linge dans lequel on ensevelit un mort (Dictionnaire Larousse). Nous tombons de confinement en couvre-feu comme de Charybde en Sylla. Quels morts veut on couvrir avec ce couvre-feu ? Bien sûr, les victimes innocentes de l'ennemi inconnu. Trop tard. Épargnons celles à venir du désarroi, de la peur, de l'inquiétude et du désespoir. Le Président, ce 14 octobre, dans un format qui péchait peut être par trop peu de solennité, a décrit et tenté de justifier ce demi-confinement, dans un appel poignant à la responsabilité collective, non sans promettre la « résilience » tant attendue.

Quand ? Urgence de la nécessité de nouvelles règles, pour codifier le « bon sens », et se sortir ainsi du procès en infantilisation et en jacobinisme. Suggérer de partir en vacances pour bénéficier d'une « aération » fatale à ce méchant virus qui nous reste étranger.

Dans un tel climat d'incertitude et de méconnaissance, aucune autorité ne saurait plus s'imposer. Difficile de comprendre, et surtout de comprendre qu'on n'y comprend rien, malgré de troublantes perquisitions bien malvenues.« Vivre avec le virus » n'est pas si simple.

« C'est dur d'avoir vingt ans en 2020 », reconnaît-il. C'est manifestement aussi dur d'en avoir 42. Certes, quelques matamores amateurs défient encore l'épidémie, annulant ainsi les précautions observées par la majorité, au détriment de la collectivité assommée par ces nouvelles injonctions. Une colère s

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