Coup de froid sur Fram

Coup de froid sur Fram

Le chinois HNA pourrait renoncer à reprendre le voyagiste toulousain Fram, selon des informations publiées par le quotidien Les Echos.

Publié le 19-10-2015 par Aglaë Derouen

Revirement de situation

 

Alors qu'un regain d'espoir était venu détendre la semaine dernière le Comité Interministériel de Restructuration Industriel avec le dépôt d'une offre conjointe de reprise de Fram par le groupe chinois HNA et Sélectour-Afat, des révélations du quotidien Les Echos dans son édition de ce lundi ont jeté un froid glacial sur les protagonistes et tout le secteur du tourisme.

En effet, selon le quotidien économique, le groupe chinois HNA aurait décidé de jeter l'éponge, rebuté par l'ampleur des déficits du voyagiste toulousain. Même si, pour l'instant, ni Bercy ni son partenaire Selectour-Afat n'ont confirmé cette information, elle semble suffisamment crédible pour penser que la seule solution qui s'offre désormais à Fram est celle du dépôt de bilan.

 

Vers un dépôt de bilan?

 

En effet, la trésorerie du voyagiste français vient d'être soumise à un nouvel audit, qui fait ressortir environ 20 millions de pertes, soit le double de ce qui avait été estimé avant le début des négociations sur son éventuelle reprise. Cette donnée nouvelle et cruciale serait l'élément déclencheur du revirement du groupe chinois HNA.

L'autre repreneur potentiel, Karavel, propriétaire et exploitant de la marque Promovacances, a aussi réagi vivement à cette annonce, et fait savoir qu'il ne serait désormais plus prêt à faire une offre pour Fram que dans le cadre d'un rachat après dépôt de bilan, et non plus dans le cadre d'un plan de continuation.

 

 

Une catastrophe pour le secteur

 

Au-delà de Fram et des entreprises impliquées, c'est tout le secteur du voyage français qui tremble face à cette éventualité funeste. Interrogé dans le quotidien en ligne spécialisé Tourmag, le président du SNAV, Jean-Pierre Mas, a indiqué que « C'est l'absence de reprise de Fram qui serait dangereuse. Les dégâts collatéraux que provoquerait l'arrêt de l'activité de Fram pourraient déstabiliser l'ensemble de notre écosystème ». Pour lui, le sauvetage de Fram serait « une oeuvre de salubrité publique », qui permettrait d'éviter un « excès de concentration » dans le secteur aboutissant à la constitution d'un duopole entre Thomas Cook et TUI d'un côté, et Karavel de l'autre.

Selon le Président du SNAV, « La disparition de Fram n'est donc pas souhaitable pour la profession dans son ensemble car elle fragiliserait de nombreux acteurs : agences de voyages, compagnies charter, coaffréteurs de Fram, hôteliers, APST sans parler du désastreux impact social d'un tel évènement ».

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