Corsica Marittima favori pour la reprise de la SNCM

Corsica Marittima favori pour la reprise de la SNCM

Faute d'un accord des Commissaires Européens à la Concurrence, STEF a dû jeter l'éponge. Même si Daniel Berrebi veut faire désormais cavalier seul, Corsica Maritime semble être le repreneur le mieux placé pour l'emporter.

Publié le 12-10-2015 par Bertrand Dampierre

STEF jette l'éponge

 

Les juges consulaires et la procureure de Marseille avaient décidé d'accorder un nouveau délai aux repreneurs potentiels de la SNCM pour qu'ils puissent peaufiner leurs dossiers et lever certains doutes. L'offre la plus solide, celle du groupe de transports STEF et de l'armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, devait notamment obtenir l'accord de la Commission Européenne pour pouvoir concourir. Or, Bruxelles n'avait pas encore statué sur l'offre conjointe de STEF et Baja Ferries, qui lui paraissait poser un indéniable problème de concurrence. En effet, STEF possède déjà la Compagnie Méridionale de Navigation, qui assurait les liaisons Corse-Continent avec la SNCM dans le cadre de l'ancienne délégation de service public accordée par les pouvoirs publics. Si STEF reprenait la SNCM, cela posait immédiatement un problème de concurrence, en créant de fait un duopole sur les liaisons maritimes Corse-Continent, avec seulement deux acteurs : STEF et ses deux compagnies d'un côté, et Corsica Ferries de l'autre. Vendredi soir, STEF a fait savoir que l'accord de la Commission Européenne lui ayant été refusé, elle se retirait de la course à la reprise.

 

 

Berrebi toujours en course

 

Son partenaire, Daniel Berrebi, a donc décidé de faire cavalier seul. Il proposera donc à nouveau une offre de reprise de la compagnie maritime, pour reprendre l'ensemble des actifs et 750 des 1500 salariés de la compagnie, pour 15,2 millions d'euros, soit seulement 200000 euros de plus que la première offre qu'il avait formulée et qui avait été il y a quelques mois rejetée, comme celles de tous ses concurrents. Daniel Berrebi affirme bénéficier d'appuis financiers à hauteur de 44 millions d'euros pour étayer son offre.

Mais, sur le papier, c'est sans doute l'offre de Corsica Marittima qui semble la mieux placée. Cette initiative issue d'un consortium représentant 105 acteurs de l'économie Corse, dont les principaux acteurs de l'agroalimentaire et de la grande distribution, prévoit en effet de reprendre 800 salariés, et s'appuie sur une garantie de financement de plus d'1 milliard d'euros, portée par les 105 entreprises regroupées.

 

 

Corsica Marittima tient la corde

 

Absente des premières négociations, Corsica Marittima est entrée en lice quand la Commission de Bruxelles a accepté de tirer un trait sur les 440 millions de pénalités infligées à la SNCM, à condition que le repreneur présente une offre en rupture avec les fonctionnements précédent. Corsica Marittima s'inspire d'un modèle qui a fait ses preuves, celui de Brittany Ferries. La compagnie bretonne a en effet été constituée à l'initiative de la SICA Saint-Pol de Léon, pour faciliter le transport des produits alimentaires qu'elle commercialisait, et l'afflux de touristes britanniques dans le Léon. Le Président de Brittany Ferries a d'ailleurs apporté son soutien à cette candidature, et s'est déclaré prêt à être membre de son conseil d'administration. François Padrona, le chef de file des entrepreneurs impliqués affiche sa confiance : « On ne comprendrait pas que notre offre ne soit pas choisie. C'est la seule qui soit juridiquement, financièrement et socialement solide », a-t-il déclaré à l'agence Reuters.

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