L'échec du cloud souverain

Après l'affaire Snowden, l'Etat français s'était pris à rêver d'un cloud souverain qui pourrait à la fois concurrencer Amazon et soustraire les données hébergées aux yeux indélicats des agences américaines de sécurité et de renseignement. De cette volonté étaient nés Cloudwatt, puis Numergy.

Numergy avait pour actionnaires la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Bull, et SFR. Au capital de Cloudwatt, on retrouvait Orange, avec 44%, la CDC (33%) et Thales (22%).

Malheureusement, cette belle idée d'un cloud souverain patine, depuis le début, faute d'investissements et de réelle coordination entre les actionnaires. Les trois partenaires viennent donc d'entrer en négociations pour dissoudre le pacte d'actionnaires et transférer à Orange l'intégralité du capital de Cloudwatt.

Orange en toute logique

Axelle Lemaire, la Secrétaire d'Etat au Numérique, militait en faveur d'une fusion entre Cloudwatt et Numergy, mais la solution s'avérait beaucoup trop complexe, compte tenu des changements  intervenus chez les actionnaires de Numergy : SFR a été racheté par Numericable, et Bull par Atos, qui est un concurrent direct sur le cloud.

La solution consistant en un rachat à 100% par Orange était donc à la fois plus simple, et plus logique, puisque Cloudwatt est entièrement hébergé sur le site d'Orange de Val-de-Reuil, et qu'Orange est parmi les trois actionnaires celui qui a le plus d'intérêts à développer son offre de cloud computing.

La principale raison de ce transfert est le retard de Cloudwatt en terme de développement commercial. L'offre entièrement Open Source développée par Cloudwatt va donc pouvoir venir renforcer l'offre déjà existante basée sur les technologies propriétaires d'Orange.