Cegid n'est plus français

Cegid n'est plus français

Cegid vient de passer sous pavillon anglo-saxon, suite à la cession des parts de Groupama, son actionnaire de référence, à deux fonds américain et britannique.

Publié le 19-04-2016 par Laurent Baquista

Changement de couleurs

 

L'éditeur de logiciels français ne le sera bientôt plus. À 33 ans, Cegid va désormais être contrôlé par un consortium mené par deux fonds, l'un américain, Silver Lake Partners, et l'autre britannique, Alta One. La transaction s'élèvera à 580 millions d'euros, et se déroulera en deux étapes.

Tout d'abord, Silver Lake Partners et Alta One vont racheter les actions détenues par Groupama SA et sa filiale Groupama Gan Vie, qui détiennent à elles deux 37,6% du capital de Cegid, ce qui faisait de la mutuelle issue du monde agricole l'actionnaire de référence de l'éditeur d'applications. Ensuite, les deux fonds américain et britannique procèderont à une offre publique d'achat. Le montant proposé par action est de 62,25. Si plus de 95% du capital leur est apporté par les actionnaires, à la faveur de l'offre publique d'achat, les deux fonds ont décidé d'offrir une prime supplémentaire de 1,25 par action apportée.

 

Aulas fait la culbute, mais reste sur le terrain

 

L'un des autres actionnaires à pouvoir apporter une partie du capital qu'il détient n'est autre que Jean-Michel Aulas, Président et cofondateur de Cegid, et emblématique patron de l'Olympique Lyonnais, le club de football de la capitale des Gaules. Il pourrait en effet leur revendre les 5,4% du capital qu'il a acquis voici bientôt 6 ans auprès d'Apax Partners, au prix de 21,15 l'action.

Jean-Michel Aulas réaliserait ainsi une belle opération financière, tout en restant dans la place, et en continuant d'apporter son concours à l'éditeur de logiciels et ses nouveaux actionnaires de référence.

Il est vrai que c'est avant tout à lui-même, à sa gestion aussi bien qu'à sa vision stratégique, qu'il doit le succès de Cegid et sa valorisation actuelle. En effet, Jean-Michel Aulas a su lui faire prendre à temps le train du SaaS (Software as a Service), qui représente désormais un quart du chiffre d'affaires de l'entreprise. Par ailleurs, sa stratégie de croissance externe ciblée lui a permis de se hisser au rang des leaders européens du logiciel de gestion.

Les dernières actualités