Carmat obtient un prêt de 30 millions d'euros

Carmat obtient un prêt de 30 millions d'euros

Lundi, la biotech Carmat a obtenu un financement de 30 millions d'euros auprès de la Banque européenne d'investissement en vue d'obtenir le marquage CE pour la commercialisation d'un coeur artificiel.

Publié le 18-12-2018 par Laurent Basquista

Commercialisation du coeur artificiel de Carmat

 

La start-up française Carmat et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont signé hier un accord de financement à hauteur de 30 millions d'euros. Ce prêt aura pour objet de soutenir l'étude clinique du coeur bioprothétique développé par Carmat jusqu'à son marquage CE, prévu à l'horizon 2019. Stéphane Piat, directeur général de Carmat, indique : « Ce prêt qui se décompose en trois tranches de 10 millions d'euros nous donne plus d'une année de trésorerie et va nous permettre de travailler sur l'étude pivot, notre stratégie de commercialisation, ainsi que sur le développement aux États-Unis ».

« Nous voulons aider Carmat à devenir un champion européen à la conquête du marché mondial. Carmat fait partie de ces entreprises au formidable potentiel qu'il faut accompagner si on veut éviter qu'elles aillent se faire financer hors Europe », a mentionné Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI.


Des défis de taille pour la biotech Carmat

 

L'ambition de Carmat, fondé en 2008 par le professeur Alain Carpentier, aujourd'hui directeur scientifique, est de proposer une solution de remplacement du coeur humain pour pallier au manque de greffons disponibles, pour lesquels la demande est estimée à 200 000 en Europe de l'Ouest et aux États-Unis, contre 5 000 actuellement disponibles. Aujourd'hui, l'usine de Bois-d'Arcy peut produire 4 coeurs artificiels par mois, l'objectif étant d'atteindre la production de 10 coeurs bioprothétiques par mois.

Les fonds permettront également d'optimiser le design du coeur artificiel dans le cadre du projet « Ratio », mobilisant les équipes de R&D, qui vise à diminuer le nombre de composants de la prothèse, le faisant passer de 400 à 200. En effet, la fiabilité est au coeur des préoccupations de Carmat, et « plus le nombre de composants est important, plus le niveau de risque est élevé », explique Stéphane Piat.

Enfin, Carmat vise le marché d'outre-Atlantique et prévoit dès l'année prochaine d'équiper les premiers patients dans le cadre d'études pré-pivot, dans l'attente d'un feu vert pour la commercialisation, prévue pour 2023.

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