Samedi dernier (12 novembre), était organisée une manifestation devant le siège du groupe Le Duff à Rennes. En tout, 120 personnes étaient présentes lors de cette manifestation pour le climat et contre le projet d'usine Bridor, dont le directeur général est Philippe Morin, à Liffré. Une semaine auparavant, une manifestation réunissait pas moins de 500 personnes. Mais que reprochent-elles exactement à ce projet ? 

Un projet « climaticide »

Si l'usine de viennoiseries attire autant les foudres des Bretons, c'est parce qu'elle va consommer, chaque année, 187 millions de litres d'eau potable, comme indiqué par Pascal Branchu, président de l'association Nature en ville. Or, en dépit des clichés sur le temps qu'il fait en Bretagne, la région a elle aussi été victime de la sécheresse estivale. « On a vu cet été que la Bretagne n'était plus épargnée par la sécheresse, et les scientifiques sont clairs : le dérèglement climatique va multiplier ces événements. » Philippe Rocher, du collectif Colere (Comité local pour l'environnement et la résilience écologique), estime quant à lui que l'on voit ce genre de projets partout. Or, ils « cochent toutes les cases de ce qu'il ne faut plus faire. [Ils] artificialisent des terres agricoles, menacent des zones humides et des espaces protégés. Sans parler de la ressource en eau ». Louis le Duff menace quant à lui d'implanter son usine à l'étranger, usine qui devrait permettre de créer 500 emplois. Le projet est qualifié de « climaticide » par ses opposants. Le président de la région Bretagne considère, quant à lui, que ces emplois sont nécessaires.