Trop focalisée sur la technologie

Chargée de soutenir les entreprises, et en particulier celles qui innovent, Bpifrance est depuis quelques années le bras armé du redressement de l'économie française. Mais, à en croire Paul-François Fournier, le Directeur Exécutif de la banque publique d'investissement, en charge de l'innovation, Bpifrance a refusé maintes fois son soutien à des projets dont elle n'a pas su percevoir le caractère innovant.

La raison paraît simple : « nos critères pour accorder un financement lié à l'innovation étaient trop centrés sur le secteur des nouvelles technologies », a-t-il déclaré à l'AFP. Le design, l'organisation, les interfaces utilisateurs, les business models sont aussi des sources d'innovations qui n'ont, jusqu'à présent, pas pu rentrer dans le champ de la banque publique d'investissement.

Un nouveau référentiel

Avant que celle-ci ne s'apprête à investir 8 milliards d'euros dans de nouveaux projets, Bpifrance a donc planché pendant un an, avec l'aide de la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING) et d'une douzaine d'entrepreneurs sur la mise en place d'un nouveau référentiel, destiné à analyser d'une façon différente les projets, en intégrant les autres aspects innovants.

Chaque projet sera désormais analysé par la banque publique d'investissement en fonction de six critères : produit et service, procédé et organisation, marketing et commerce, modèle d'affaires, technologie, innovation sociale. Pour chacun de ces critères, le projet recevra une évaluation de son caractère innovant, sur une échelle de 0 à 4, permettant de quantifier le caractère de cette dernière. Cela permettra de savoir si un projet apporte seulement une innovation incrémentielle, simple amélioration, ou une innovation radicale, dont le caractère disruptif peut être le gage d'un immense succès.