Bourbon creuse toujours ses pertes

Bourbon creuse toujours ses pertes

Bourbon a continué à creuser ses pertes au premier semestre 2018 et cherche toujours un accord avec ses créanciers pour réaménager une dette de plus en plus lourde.

Publié le 06-09-2018 par Guilhem Baier

Lourde perte

 

Le groupe parapétrolier Bourbon, spécialisé dans les services de prospection et d'assistance maritimes aux compagnies pétrolières pour l'off shore, a publié ce matin ses résultats pour le premier semestre 2018. Ces derniers sont, une fois encore, mauvais et traduisent l'incapacité de Bourbon à se redresser, quand bien même la crise pétrolière ne serait plus aussi aiguë qu'elle l'était voici encore quelques mois. Son chiffre d'affaires ressort seulement à 340,1 millions d'euros, en retrait de 9,6 % à taux de change constants, autrement dit retraité d'un impact fortement négatif de la conversion euro-dollar. En données publiées, le repli du chiffre d'affaires est de 26 %.

Cette contreperformance notable s'explique selon le groupe par la faible activité de la division Subsea et la baisse des tarifs. Mais, à ces deux facteurs, on peut rajouter la baisse du taux d'utilisation moyen des navires, qui passe de 53,5 % au second semestre 2017 à 52,7 % au premier semestre 2018. Le résultat brut d'exploitation ajusté accuse ainsi une chute de 51,4 %.

Le résultat net du groupe se traduit donc par une nouvelle perte, lourde, de 197 millions d'euros, soit 27 millions de plus que les 170 millions de pertes enregistrés l'an dernier à la même période. 


Aménager la dette

 

Malgré tout, Bourbon Corporation continue à se déclarer confiant dans sa capacité à obtenir un aménagement de sa dette auprès de ses créanciers et poursuit ses négociations avec ces derniers. Bourbon avait annoncé en juillet dernier être parvenu à un accord qui l'autoriserait à reporter l'ensemble de ses remboursements, ce que l'on nomme dans le jargon financier un « waiver », mais il n'y est finalement pas parvenu. Le groupe continue donc à négocier, et cherche également de nouveaux partenaires financiers. En tout, son passif atteint 1,3 milliard d'euros.

Toutefois, Bourbon affirme disposer d'une trésorerie qui lui permet de faire face à ses besoins courants et se dit confiant dans une possible reprise de l'activité en 2019. Selon lui, si la reprise des investissements en matière de prospection demeure très faible pour l'instant, la croissance du secteur pétrolier devrait s'accentuer en 2019 et permettre aux compagnies de recommencer à investir dans la prospection. Bourbon devrait ainsi pouvoir voir son activité redémarrer et ses navires être plus utilisés qu'ils ne le sont aujourd'hui.

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