Bouclier tarifaire : le PDG d'EDF entre en résistance contre l'Etat

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Jean-Bernard Lévy, le patron d'EDF, monte au front pour défendre les intérêts économiques de l'électricien. Lors de l'assemblée générale, pendant laquelle les actionnaires individuels se sont montrés très inquiets quant à l'avenir du groupe, il a annoncé avoir adressé un recours gracieux à l'Etat. Objectif : obtenir le retrait d'une mesure l'obligeant à vendre à prix cassé un plus grand volume d'électricité nucléaire à ses concurrents, afin de limiter la hausse des factures pour les consommateurs. L'enjeu est de taille à l'heure où EDF, déjà endetté à hauteur de 43 milliards d'euros, doit faire face à un mur d'investissements pour moderniser son parc, construire de nouveaux réacteurs et accélérer dans les renouvelables.

Publié le 13-05-2022 par Juliette Raynal

"Echec des négociations avec Bruxelles, spoliation de l'Etat français avec ventes à bas prix de l'électricité à vos concurrents... Que faites-vous pour protéger les intérêts des actionnaires minoritaires face à l'Etat ?", lance un actionnaire individuel à Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF. Dans la salle Pleyel, où se tient, ce jeudi 12 mai, l'assemblée générale du groupe en présentielle (une première depuis deux ans) des applaudissements retentissent.

Quelques minutes plus tôt, un autre actionnaire s'était ému de la dégringolade du cours de l'action et du "naufrage de ce beau navire". En 2005, il avait acheté des actions EDF au prix de 32 euros. A l'époque, "cet investissement était présenté comme un investissement de bon père de famille", se rappelle-t-il. Aujourd'hui, le cours de l'action dépasse à peine les 8 euros. Après quelques questions très techniques, on évoque de nouveau "la désillusion des petits actionnaires sur le cours de l'action". Dans la salle, l'inquiétude générale quant à l'avenir du groupe est palpable. Une inquiétude légitime.

Rassurer des actionnaires inquiets

"Nous rencontrons des difficultés opérationnelles. Il n'y a aucun doute, dans mon esprit, que les actionnaires en souffrent également", a reconnu Jean-Bernard Lévy.

Après des résultats économiques 2021 de "très bonne facture", le groupe, détenu à 84% par l'Etat, s'apprête, en effet, à traverser une année noire. Et ce, pour deux raisons : l'indisponibilité historique de son parc nucléaire liée, entre

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