Bombardier France, un nouvel Alstom ?

Bombardier France, un nouvel Alstom ?

En difficulté, Bombardier France tire la sonnette d'alarme et réclame des commandes publiques pour sauver son activité en France, en tirant les leçons du dossier Alstom.

Publié le 19-10-2016 par Bertrand Dampierre

Appel à l'aide

 

Laurent Bouyer, le président de Bombardier France, vient de tirer le signal d'alarme. Selon lui, la filiale française du constructeur canadien de matériel ferroviaire devrait enregistrer, à partir du début de l'année 2017, une baisse de l'activité qui pourrait conduire à la suppression d'une centaine d'emplois. « Au-delà, on sera dans une situation sociale extrêmement difficile », a précisé le patron de Bombardier. Selon Laurent Bouyer, sa démarche est une « alerte », et non un « chantage ». Mais il est convaincu que, sans des commandes publiques, son entreprise et le site de Crespin dans le Nord devraient être sinistrés. « C'est un enjeu d'emplois. Si effectivement on n'était pas retenus, on aura de la visibilité jusqu'en 2019, 2020, peut-être tout début 2021. Au-delà, il y a un choc un peu brutal qu'il va falloir anticiper dès l'année prochaine. Il n'y a aucun chantage mais une alerte », a déclaré Laurent Bouyer au micro d'Europe 1.

 

La SNCF encore à contribution

 

Il a d'ailleurs reçu le soutien sans faille du président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui a souhaité se faire auprès du gouvernement l'avocat de Bombardier Transports France. Ce dernier n'hésitera pas à arguer que ce qui a été fait pour Alstom pourrait aussi l'être pour Bombardier. Ce qui revient, une fois de plus, à mettre la SNCF à contribution.

Or, justement, un contrat important doit bientôt être passé par la SNCF. Un contrat qui assurerait la pérennité du site de Crespin, notamment, pour plusieurs années. Il s'agit du contrat de fabrication d'une nouvelle génération de RER en Ile-de-France, notamment ceux qui doivent prolonger la ligne E. Ce contrat pourrait représenter 2 milliards d'euros, pour 125 trains neufs. Laurent Bouyer ne s'en cache pas : « Si on a la chance que la SNCF nous choisisse, ça nous emmènerait une visibilité complète et totale pour un certain nombre d'années ». Mais le gouvernement sera-t-il aussi sensible aux appels au secours de la filiale française du constructeur canadien qu'il l'a été pour Alstom Belfort ? Nul ne peut encore l'affirmer.

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