Bolloré surprend le Sénat

Bolloré surprend le Sénat

Auditionné par les sénateurs de la Commission de la Culture, de l'Education et de la Communication sur l'avenir de Canal+ et l'indépendance éditoriale de ses médias, Vincent Bolloré a tenu un discours surprenant, qui n'a guère convaincu ses détracteurs.

Publié le 23-06-2016 par Laurent Baquista

Audition devant les sénateurs

 

Vincent Bolloré, le patron du groupe éponyme et Président du Conseil du Surveillance de Vivendi était entendu hier par les sénateurs composant la Commission de la Culture, de l'Éducation et de la Communication. Ces derniers souhaitaient en effet entendre l'homme d'affaires finistérien sur l'avenir de Canal+, et lui poser de nombreuses questions relatives à l'indépendance des médias qu'il contrôle. Les réponses entendues les auront, parfois, surpris et décontenancés.

En effet, sur le principal grief que les observateurs font Vincent Bolloré, celui d'entraver l'indépendance éditoriale des médias qu'il contrôle, le patron de Vivendi s'est présenté comme un homme attaché la neutralité et l'impartialité. Par ailleurs, lorsque la question du retrait de certains programmes, comme le documentaire sur le Crédit Mutuel CIC, a été abordée, Bolloré a expliqué aux sénateurs « ne pas avoir le pouvoir physique ou moral de demander à qui que ce soit de retirer quoi que ce soit, je suis obligé de passer par la hiérarchie ».

 

Des médias indépendants, neutres et objectifs

 

Ainsi, selon lui, le quotidien Direct Matin est « neutre et objectif », et les journalistes d'i-Télé « parfois trop libres ». Pourtant, Direct Matin a très souvent été épinglé pour assurer une forme de promotion régulière de son patron et des activités du groupe Bolloré dans ces colonnes. En ce qui concerne l'affaire du documentaire sur le Crédit Mutuel CIC, partenaire financier du conglomérat Bollorél'industriel breton ne l'aurait jamais vu, et n'aurait donc pas eu de raison de demander son retrait de l'antenne, contrairement à ce qu'avance son réalisateur.

 

Tout va très bien chez Canal+

 

Concernant le groupe Canal+, dont la situation inquiète au plus haut point les sénateurs, les réponses de Vincent Bolloré ont, là aussi, été source d'étonnement et de surprise.

Mêlant, en bon Breton, les métaphores de l'Ar Men et de l'Ar Coat, Vincent Bolloré a tenu à rassurer la commission du Sénat, en déclarant : « "Le cap est suivi. Quand je vois les équipes qui travaillent ensemble, je pense que sous la terre, les observateurs extérieurs ne le voient pas, les choses vont pousser à un moment. Les gens se sont inquiétés trop tard. Les résultats seront assez visibles rapidement ». Tout va donc très bien, Madame la Marquise ! La fuite des animateurs et le déclin du nombre d'abonnés ne sont que la partie émergée du grand redressement de Canal+.

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