BCE : « Personne ne peut dire où se situera l'inflation dans trois mois » (Christopher Dembik, Saxo Bank)

Dembik

Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) devrait annoncer une nouvelle hausse de taux de 25 points de base ce qui porterait le taux de dépôt des liquidités bancaires, qui fait référence, à 3,75%. Certains pays comme l'Italie, la Grèce ou encore l'Espagne craignent de voir le resserrement monétaire peser sur leur économie. Mais l'inflation qui s'affichait à 5,8% en juin reste encore loin de la cible des 2%. Christopher Dembik, directeur de la recherche macro-économique chez Saxo Bank, analyse pour La Tribune les marges de manoeuvres de la BCE.

Publié le 27-07-2023 par Coline Vazquez

LA TRIBUNE - La BCE devrait annoncer une nouvelle hausse de taux jeudi, pourtant ça ne semble pas avoir d'effet concret sur l'inflation sous-jacente au sein de la zone euro  contrairement aux Etats-Unis qui se sont même permis de marquer une pause lors de la précédente réunion, même si la Fed devrait, à nouveau, annoncer un relèvement le 26 juillet prochain. Pourquoi ?

CHRISTOPHER DEMBIK - Il y a une première réponse à cette question : la BCE a commencé son cycle de hausses de taux quelques mois plus tard que les Etats-Unis. Or, il faut généralement neuf à dix-huit mois pour constater l'impact des relèvements sur l'économie. Ce qui explique qu'il y ait déjà un décalage de l'impact de la politique monétaire dans la zone euro par rapport aux Etats-Unis.

Autre point important, il y a, aux Etats-Unis, une structure globalement unifiée entre les Etats alors que du côté européen, la BCE doit composer avec les vingt-sept Etats membres qui ont chacun leurs propres spécificités. Par exemple, l'Espagne connaît une tendance à la désinflation très marquée avec des prix à la production en contraction alors qu'en Allemagne le processus de désinflation est un peu plus lent. Cela complique donc la tâche de la BCE pour mener sa politique monétaire.

Cet écart tient également à la nature même de l'inflation. Aux Etats-Unis, lors de la crise sanitaire, les mesures de soutien en faveur des ménages ont largement permis de préserver leur pouvoir d'achat, leur permettant de se constituer un surplus

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