Airbus prépare le satellite réutilisable

Airbus prépare le satellite réutilisable

Airbus s'apprête à commercialiser des satellites suffisamment évolutifs pour être revendus d'un opérateur à un autre.

Publié le 12-09-2018 par Bertrand Dampierre

Un marché du satellite d'occasion

 

Et s'il existait un marché du satellite d'occasion ? C'est à ce véritable défi qu'Airbus se prépare, en s'apprêtant à commercialiser des satellites évolutifs et flexibles, de sorte que l'opérateur qui a commandé leur lancement puisse, en fonction de l'évolution de ses besoins, les revendre à un autre.

C'est ce que Nicolas Chamussy, responsable des activités aérospatiales du groupe Airbus, a expliqué aux journalistes à l'occasion d'une rencontre organisée dans le cadre de la Satellite Business Week, qui se tient toute cette semaine à Paris. Airbus discuterait donc actuellement avec des opérateurs de télécommunications par satellite, dans l'espoir de pouvoir lancer ce type de produit révolutionnaire dès 2019. Le principe qui préside à la création de ces nouveaux satellites est en effet simple, tel que l'a résumé Nicolas Chamussy lors de cette conférence de presse : « un client en achète un, l'utilise pendant quatre ou cinq ans et, quand il n'en a plus besoin, le vend : le satellite a maintenant une valeur résiduelle ». 


Une innovation de rupture dans le secteur

 

Ce ne serait pas la seule innovation de rupture. En effet, Airbus souhaite que ces satellites soient d'une taille intermédiaire. Ils se situeraient donc entre les petits modèles Arrow et le modèle Eurostar. Plus petits, plus standardisés et suffisamment évolutifs pour transmettre successivement des programmes de télévision ou des données, ils seraient aussi plus rapides à produire. Actuellement, plus de deux ans sont nécessaires pour produire un satellite, sans compter le temps nécessaire au lancement, alors que seulement un et demi séparerait la commande de la mise en orbite.

Par ailleurs, avec un cycle de production plus rapide et une production plus standardisée et évolutive, il sera plus simple d'intégrer les nouvelles technologies au cours du processus de production, au fur et à mesure qu'elles apparaissent. Cela éviterait de surcroît que les opérateurs ne diffèrent leurs commandes, comme il le font actuellement, dans le but de disposer d'une innovation technologique future.

Nicolas Chamussy a même osé un parallèle intéressant. Pour lui, ces satellites seraient les équivalents de l'A320, l'avion « passe-partout » d'Airbus, adapté à des vols d'une durée variable. Selon lui, l'existence de tels satellites pourrait même faire émerger un nouveau métier, celui de loueur. Comme il existe des loueurs d'avions, il pourrait également exister des loueurs de satellites. Une telle révolution serait bien évidemment profitable à celui qui en est à l'origine, et le groupe aéronautique et spatial en tirerait donc un bénéfice immédiat et majeur.

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