Cession présumée

L'agence Bloomberg affirme que le constructeur aéronautique européen Airbus Group est sur le point de céder les parts qu'il détient encore dans le capital de l'avionneur civil et militaire français Dassault Aviation. Le groupe aéronautique dirigé par Tom Enders possède encore 23,6% du capital du constructeur du Rafale et du Falcon, ce qui valorise la participation d'Airbus Group à environ 2 milliards d'euros, au cours du jour.

Pour l'instant, ni Dassault Aviation ni Airbus Group n'ont souhaité commenter les affirmations de l'agence américaine. Toutefois, il pourrait paraître surprenant qu'Airbus veuille céder ses titres à ce moment précis, alors que la cotation de Dassault Aviation à la Bourse de Paris sur Euronext suit une courbe déclinante depuis le début de l'année. Après avoir enregistré une hausse de son cours de 8% sur l'année 2015, elle a perdu depuis 2016 plus de 15%. Il serait donc plus judicieux qu'Airbus patiente, et attende qu'un nouveau contrat soit signé, notamment sur des ventes de Rafale, ce qui ferait remonter le cours et lui permettrait de mieux valoriser ses titres.

Faisceau de présomptions

Cependant, un faisceau de présomptions existe bel et bien pour accréditer la thèse de l'agence Bloomberg. Tout d'abord, le Directeur financier d'Airbus Group, Harald Wilhelm, s'était fixé en octobre dernier une date limite de cession des parts que détient son groupe dans le capital de Dassault Aviation : la fin de l'année 2016. Or, nous sommes déjà à mi-parcours de l'année, et Airbus Group n'a encore rien cédé.

Ensuite, le responsable de la stratégie du constructeur aéronautique, Marwan Lahoud, a précisé en février dernier qu'Airbus céderait bel et bien ses titres Dassault Aviation durant l'année, en fonction des conditions de marché, de façon à obtenir des valorisations les plus favorables possible. Si Airbus s'est fixé une limite à la baisse, il est sans doute temps de vendre.

Enfin, et ce pourrait être la clé du dossier, l'actionnaire principal de Dassault Aviation, le groupe Dassault, souhaiterait profiter du désengagement d'Airbus pour procéder à un programme de rachat d'actions et renforcer ses propres positions. C'est sans doute ce qui pourrait justifier qu'Airbus vende à ce moment précis ses titres, que Dassault rachèterait.