La reprise pas à la hauteur des attentes

Dans une lettre adressée à l'ensemble des salariés d'Airbus le lundi 14 septembre, son président exécutif Guillaume Faury a décidé de jouer cartes sur table. 'L'équipe de direction travaille en concertation avec les partenaires sociaux sur les modalités de notre plan d'adaptation. Mais je veux être transparent avec vous ici : il me semble peu probable que les départs volontaires suffiront', indique le dirigeant. Très éprouvé par la crise économique liée à la pandémie de Covid-19, l'avionneur européen avait annoncé au cours de l'été un vaste plan de suppression de postes : 15.000 dans le monde dont 5.000 en France. S'il était alors question de départs volontaires, la donne a semble-t-il changé. Des licenciements secs sont désormais clairement à l'ordre du jour. 'La reprise du trafic aérien pendant l'été n'a pas été à la hauteur des attentes du secteur aéronautique. Nous devons donc nous préparer à une crise probablement plus profonde et plus longue que ne le laissaient supposer les précédents scénarios.', a également précisé Guillaume Faury. 

Les craintes de syndicats

Dans les rangs des syndicats, ces annonces n'ont pas surpris. "Aucun salarié n'est tombé de sa chaise en lisant ce paragraphe. Les indicateurs sont limités : les volumes de postes supprimés, les mesures d'âge, les mobilités. C'est un plan très très compliqué", observe Thierry Prefol pour la CFE-CGC. Les syndicats n'ont pas dérogé de leur ligne et s'opposent catégoriquement à des licenciements secs. Les réunions et discussions avec la direction se multiplient dans un contexte tendu depuis plusieurs semaines. "On ne va pas lâcher l'affaire sur le sujet" promet Florent Veletchy, délégué central CFTC.