Air France-KLM achète des Airbus à tour de bras, mais aura-t-il les moyens de les payer ?

Transavia KLM A320 NEO

En difficulté financière, endetté, à la recherche d'investisseurs, confronté à une crise encore profonde du transport aérien, Air France-KLM s'est engagé fin décembre pour l'achat de 100 Airbus A320 NEO et A321 NEO, rien de moins. A ce total viennent s'ajouter une centaine d'autres appareils déjà commandés (des A350, des A220 et quelques Boeing 787). Cela représente un investissement de plusieurs milliards d'euros qu'il faudra bien payer un moment ou un autre. Fort du soutien de l'Etat français, mais aussi de l'Etat néerlandais, le groupe ne risque-t-il pas de vivre au-dessus de ses moyens et risquer de devenir un jour insolvable ? Analyse.

Publié le 21-01-2022 par Léo Barnier

Mi-décembre, le groupe Air France-KLM créait la surprise en décidant de basculer l'ensemble de sa flotte moyen-courrier chez Airbus aux dépens de Boeing. Si Air France - qui n'est pas directement concernée par la commande - est une habituée de la famille A320, c'est une petite révolution pour KLM, Transavia Holland et Transavia France, fidèles clients du 737. Mais au-delà du choix, c'est plus l'ambition affichée par le groupe français qui a de quoi surprendre : en difficulté financière, dans un contexte très compliqué dû à la crise sanitaire et l'effondrement du transport aérien, comment le groupe français peut-il engager plusieurs milliards d'euros pour renouveler sa flotte moyen-courrier, alors qu'il possède déjà près d'une centaine d'appareils en commande  ?

Si les chiffres officiels ne sont pas encore connus pour l'exercice complet, il est évident qu'Air France-KLM n'a pas vécu une année 2021 de tout repos après avoir connu un exercice 2020 catastrophique. C'est donc logiquement qu'Air France-KLM a fortement réduit ses dépenses nettes d'investissement depuis deux ans. Début 2020, le groupe projetait d'investir 3,6 milliards d'euros sur l'année. Face au déferlement de la crise, ce chiffre est passé à 1,9 milliard d'euros, dont 800 millions pour la flotte. Cette année, le niveau a encore été abaissé, en dessous de 1,5 milliard d'euros, dont 300 millions pour la flotte. Des reports de livraisons et des opérations de crédit-bail ont notamment été mis en place pour réduire ces

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités