À la dérive, la première cargaison ukrainienne de céréales peine à trouver des acheteurs

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Le « Razoni » a pris la mer le 1er août depuis Tchornomorsk. Depuis, son itinéraire ressemble à une course d'obstacles. Son premier client au Liban s'est désisté, en dénonçant la qualité dégradée des grains, et seuls 5% de sa cargaison a été vendue à un acheteur turc. La perspective d'un retour à la normale des ventes ukrainiennes de céréales dans le monde n'a jamais semblé si fragile, tout comme l'accord russo-turco-ukrainien qui l'a permis.

Publié le 13-08-2022 par latribune.fr

S'est-on réjoui trop vite de la reprise des exportations ukrainiennes de céréales ? Si l'accord tripartite signé par les Russes, les Ukrainiens et les Turcs sous l'égide de l'ONU le 22 juillet laissait entrevoir l'espoir pour les Ukrainiens d'écouler une partie des dix milliards d'euros de céréales qui stagnent encore sur le territoire qu'ils contrôlent, il n'en est rien pour l'instant.

A peine une dizaine de bateaux chargés de céréales ont quitté les ports ukrainiens d'Odessa et de Tchornomorsk. Pire, ces cargaisons peinent maintenant à trouver des débouchés. A ce titre, l'exemple le plus frappant est celui du « Razoni ». Le premier navire a quitté un port ukrainien depuis le début de la guerre connaît une longue errance depuis le 1er août. Alors qu'il avait déjà pris la mer, son acheteur initial, vraisemblablement basé au Liban, qui avait passé commande avant la guerre, a finalement renoncé à acquérir la cargaison, prétextant le retard de la livraison imputable à la guerre, alors même qu'une cérémonie était prévue avec les diplomates à Tripoli au Liban.

La qualité des grains en question

Mais la première raison réside dans la qualité des grains, qui s'est sérieusement dégradée après plusieurs mois passés dans la cale du Razoni. En effet, il est courant que des navires prennent le large sans savoir exactement qui sera leur client final, l'affréteur attendant la meilleure offre en fonction des cours très volatils des matières premières agricoles. Et si un nouvel acheteur s'est

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