90% des salariés de Smart acceptent les 39 heures

90% des salariés de Smart acceptent les 39 heures

Plus de 90% des salariés de l'usine mosellane de Smart ont accepté l'avenant à leur contrat de travail impliquant le passage à 39 heures de travail hebdomadaire, payées 37.

Publié le 16-12-2015 par Bertrand Dampierre

Avenant accepté

 

Ce sont finalement plus de 90% des employés de l'usine Smart de Hambach qui ont accepté de signer les avenants de leurs contrats de travail proposés par la direction, et prévoyant un passage à 39 heures de la durée hebdomadaire du temps de travail, mais payées seulement sur la base de 37 heures. Ces signatures mettent un terme à plusieurs mois de débats et d'agitations au sein de l'usine, et vont donc permettre la mise en place du « Pacte 2020 » que la direction a proposé aux salariés pour assurer la pérennité du site mosellan. Cette dernière, d'ailleurs, « se réjouit de ce très fort taux d'adhésion, qui démontre toute la volonté et l'engagement des salariés de Smart France en faveur de la compétitivité de leur usine », ainsi que l'affirme le communiqué de presse publié ce matin par la direction de Smart.

 

 

Un long processus

 

Depuis plusieurs mois, ce passage à 39 heures payées 37 est présenté par la direction comme le seul moyen de sauver l'usine qui fabrique les petites voitures urbaines, en lui redonnant la compétitivité qu'elle a perdue durant ces dernières années. En septembre dernier, la direction avait organisé un référendum consultatif, dans lequel 56% des salariés de l'usine s'étaient prononcés en faveur de cette mesure, mais avec un fort différentiel entre les cadres et les ouvriers. Peu après, les organisations syndicales majoritaires, la CFDT et la CGT, avaient rejeté la proposition d'accord.

Ne s'avouant pas vaincue, la direction de Smart France avait donc distribué aux salariés des avenants à leurs contrats de travail, qu'ils étaient libres de signer ou non, et la direction s'était fixé un seuil minimal de 75% de retours positifs pour entériner la mise en place du « Pacte 2020 », qui garantit tous les emplois jusqu'à cette date.

 

 

La méthode en questions

 

Du point de vue de la direction, cette méthode nouvelle relève d'une exigence de dialogue social entre elle et chacun des salariés. En un mot, il s'agit d'une forme individualisation des procédures de dialogue au sein de l'entreprise. Mais elle pose deux questions majeures. La première porte sur le rôle des syndicats, qui, malgré leur opposition, se sont trouvés contournés par la procédure mise en place, et désavoués dans leur position comme dans leur fonction de représentation des personnels de Smart. La seconde est en revanche plus insidieuse, puisqu'elle consiste à se demander si les salariés de Hambach avaient ou non le choix de refuser. La menace de suppressions d'emplois et les rumeurs d'une possible délocalisation de la production du constructeur de petites citadines dans l'usine slovène de Novo Mesto les ont sans doute acculés à la signature.

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