'Aucun site menacé', selon la direction

Le constructeur européen de fusées Ariane réduit la voilure. ArianeGroup s'apprête à supprimer un maximum de 600 emplois en France et en Allemagne sur les 8000 que compte le groupe. Il s'agit uniquement de départs volontaires qui s'échelonneront sur toute l'année 2022 et concerne tous les postes de travail' sauf les personnes en atelier', ont fait savoir les syndicats. La direction assure qu'il n'y aura pas de licenciements secs et qu''aucun site' n'est menacé. "Sachant qu'en France on a 350 départs naturels chaque année, si on y ajoute le flux d'embauches que l'entreprise va maintenir, il faudra faire partir 150 à 200 personnes", observe Philippe Gery, délégué syndical central CFE-CGC. La direction d'ArianeGroup précise toutefois que les rumeurs de 2500 suppressions de postes sont absolument infondées. 

Bientôt un vol habité européen ?

Les raisons de cette cure d'amaigrissement sont nombreuses. Malgré ses 2,5 milliards de chiffre d'affaires en 2020, ArianeGroup accumule les retards avec son lanceur lourd Ariane 6 et souffre de la concurrence de SpaceX, la firme d'Elon Musk. L'objectif est donc de se relancer et de retrouver de la compétitivité. "Je crois fermement qu'un jour, d'ici à 2030, les Européens voleront dans l'espace à bord de lanceurs européens réutilisables qui décolleront du sol européen. J'espère que ce sera pour bientôt. En tout cas, je veillerai à ce qu'ArianeGroup développe les meilleures compétences et soit en mesure de mener à bien ce programme.", a déclaré André-Hubert Roussel, le patron d'ArianeGroup, lors d'un discours devant les 170 top managers du groupe, dont Challenges a pu consulter la version écrite. Un projet sur lequel l'entreprise travaille en collaboration avec l'Agence spatiale européenne (ESA).