Une offre de rachats d'actions

Le Groupe Alstom a annoncé ce mercredi 12 novembre dans un communiqué de presse qu'il pourrait procéder à une offre de rachats d'actions auprès de ses actionnaires. Environ un tiers des sommes perçues au titre du rachat de sa branche énergie par General Electric devraient, par ce biais, être redistribué aux actionnaires, soit un montant proche de 4 milliards d'euros. Les deux tiers des 12,35 milliards d'euros restant seraient affectés à la réduction de la dette d'Alstom, actuellement de 3,9 milliards.

Cette solution pourrait intervenir après la finalisation de l'opération avec General Electric, pour peu que l'Assemblée Générale des actionnaires du 19 décembre la valide.

Bouygues, grand bénéficiaire

Le principal bénéficiaire d'une telle opération serait le groupe Bouygues, qui détient actuellement 30% du capital d'Alstom, et aurait dû consentir à l'Etat un prêt d'actions pour que ce dernier puisse monter comme il le souhaite dans le capital du nouvel Alstom à hauteur de 20%, en attendant de les acheter. Avec le rachat d'actions, Bouygues pourrait directement monnayer ses participations de façon anticipée, et l'Etat acquérir directement les titres auprès d'Alstom. Mais cette façon de procéder s'écarte de l'accord initial, tel qu'il avait été envisagé par le gouvernement.

Une solution surprenante

En outre, cette solution n'est pas du tout non plus celle préconisée par le cabinet Secafi, mandaté par le Comité d'Entreprise européen du groupe. Le cabinet prévoyait simplement 1,5 milliards pour les actionnaires, qui pourraient selon lui récupérer une autre partie des produits de cession plus tard, en fonction de l'état de santé du groupe.

D'autre part, si l'acquisition est estimée à 12,35 milliards d'euros, il faut également tenir compte du fait qu'Alstom, devenant ainsi centré sur les transports, va racheter la branche signalisation de GE pour 600 millions d'euros. Et, surtout, que le groupe va aussi investir 2,6 milliards dans les activités cédées à GE, pour prolonger sa présence dans le nouvel ensemble par des coentreprises.

Dans un tel contexte, la redistribution de 4 milliards aux actionnaires à de quoi surprendre.