Vente de M6 : les planètes n'ont jamais été alignées
Les réticences de l'Autorité de la concurrence, un climat politique défavorable, des opposants féroces et des décisions stratégiques discutables ont rendu la vente du deuxième groupe français de télévision impossible. Explications.
Publié le 05-10-2022 par Pierre Manière
La nouvelle est tombée ce lundi, après la fermeture de la Bourse. Dans un communiqué, Bertelsmann, le principal actionnaire de M6, a finalement renoncé à vendre M6. Après avoir échoué à marier le numéro deux français de la télévision (qui comprend les chaînes M6, W9, 6ter, Gulli, Paris Première, et les radios RTL, RTL2 et Fun Radio) avec TF1, il avait décidé de remettre son joyau en vente. Mais un calendrier bien trop contraignant l'a finalement convaincu de jeter l'éponge. Le deal de l'année dans l'audiovisuel français n'aura donc pas lieu. Si ce type de grande opération n'est jamais simple, celle-ci s'est progressivement muée en un impossible parcours du combattant. Les obstacles qui sont apparus en chemin sont tout bonnement devenus bien trop difficiles à franchir.
C'est en janvier 2021 que Bertelsmann annonce officiellement qu'il souhaite vendre M6. L'initiative met l'écosystème français des médias en ébullition. Ce n'est pas tous les jours, il est vrai, qu'un tel groupe, numéro deux français de la télévision derrière TF1, se retrouve sur le marché. Pour le géant des médias Bertelsmann, dont les recettes publicitaires ont souffert pendant la crise sanitaire, l'objectif est de réorganiser ses activités. D'un point de vue économique, le timing de cette vente semble parfait. Nous sommes à un an et demi de la présidentielle, et l'appétit des milliardaires et fortunes industrielles de l'Hexagone pour les médias n'a jamais paru si grand. TF1, Vivendi, Xavier Niel et Daniel Kret
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