Productivité dans l'industrie française : anatomie d'une chute

factory

La productivité dans l'industrie a décroché entre 2019 et 2023, avec un niveau inférieur de 7% selon la Banque de France. Confrontées à une pénurie de compétences, les entreprises ont engagé de la main-d'œuvre moins qualifiée et moins formée. A cela se sont ajoutées l'explosion des prix et l'envolée des embauches d'apprentis.

Publié le 06-04-2024 par Grégoire Normand

La productivité en France va-t-elle retrouver son niveau d'avant crise sanitaire ? La question préoccupe grandement les économistes. À l'automne dernier, l'OCDE, l'OFCE et le conseil national de la productivité avaient déjà planché sur ce dossier brûlant. C'est désormais à la Banque de France de décortiquer les faibles gains de productivité de l'économie française. Dans de récents travaux, les économistes de la Banque de France ont calculé que le niveau de productivité en France avait chuté lourdement (-8,5%) depuis 2019.

Et ce phénomène est loin d'épargner l'industrie, un secteur bien plus crucial pour assurer des gains de productivité dans l'économie tricolore. Rien que dans le secteur industriel, la productivité a plongé de 7,3% entre fin 2019 et 2023. « Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces moindres gains de productivité : le rapport au travail depuis la pandémie, les difficultés de recrutement. Face à ces difficultés, les entreprises ont embauché des salariés moins qualifiés et moins formés. Toutefois, on sent un début de normalisation, du moins on l'espère. Si la France ne réalise pas de gains de productivité, elle ne pourra pas être dans la compétition industrielle européenne », prévient l'expert Olivier Lluansi, chargé par le gouvernement d'un rapport prospectif très attendu sur l'industrie en 2035.

Lire aussiBercy va plancher sur une nouvelle feuille de route pour l'industrie à l'horizon 2035

À l'échelle européenne, l'Hexagone est clairement à la traîne avec une c

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités