Une affiche spéciale pour informer les consommateurs

Malgré l'inflation, le prix de certains produits semble ne pas avoir augmenté, ou très peu. Pourtant, si on regarde de plus près les étiquettes, on constate que les marques vendent au même prix une quantité inférieure de produit. Cela équivaut en réalité à une augmentation du prix au kilo ou au litre. Et la facture est encore plus salée lorsqu'en plus de réduire les quantités, les industriels augmentent les prix. Ce phénomène porte un nom, la 'shrinkinflation', contraction du mot anglais 'shrink' qui signifie 'rétrécir', et d'inflation. Le géant de la grande distribution Carrefour a mis un tout nouvel affichage destiné à informer ses clients de cette nouvelle forme d'inflation. Une affiche orange précise désormais que 'ce produit a vu son grammage baisser et le tarif pratiqué par notre fournisseur augmenter'. Le groupe indique également qu'il 's'engage à renégocier ce tarif'. Parmi les produits concernés : le Dolce Gusto, des bouteilles de Lipton Ice Tea ou encore de la mayonnaise Amora.

Un coup de com' pour 60 millions de consommateurs

Si l'objectif de cet affichage est évidemment louable, Carrefour est néanmoins sous le feu des critiques. Invité de France Inter lundi 11 septembre, Lionel Maugain, journaliste à 60 millions de consommateurs chargé de l'observatoire de l'inflation, a dénoncé 'une opération de communication'. "Ils sont gonflés de faire tout ce tambourinage autour de l'inflation masquée, alors qu'eux-mêmes ont démarré au mois de mai", explique-t-il, citant notamment l'exemple de leur  'gamme de premier prix en légumes à 0,99 euros'. Carrefour avait en réalité diminué le nombre de produits présents dans chaque paquet. Un sentiment partagé par Foodwatch, qui avait déjà épinglé l'enseigne en 2021. Contactée par Libération, Audrey Morice, la chargée de programme de l'ONG trouve 'quand même culotté de la part de Carrefour d'annoncer vouloir afficher la shrinkflation alors même qu'ils l'ont pratiqué sur leur propre marque distributeur'.